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Eikomania

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Paris, France

La trentaine enclencherait-elle un retardement pour avoir des enfants ?

@helloitsanha x eikimoze ⚡️

On nous l’a promis, vendu, martelé : "30 ans, c’est les nouveaux 20 ans !" Un slogan bien trouvé pour masquer la gueule de bois existentielle qui s’annonce. Dans les faits, la trentaine ressemble moins à une fête qu’à un buffet où tout est tiède : carrière bancale, finances fragiles et horloge biologique qui commence à clignoter comme une alarme incendie. La vie commence à demander des comptes : entre les cartes de fidélité des bars branchés laissent place à celles des supermarchés bio, et les discussions sur Tinder migrent doucement vers des forums sur les crédits immobiliers, on est déjà essoufflés.

Mais derrière cette transition savamment déguisée en quête d’épanouissement, ne serait-ce pas surtout une décennie consacrée à repousser l’inévitable ? À savoir : des enfants, un prêt bancaire sur 25 ans et des réunions parents-profs où l’on prétend s’intéresser à l’éducation nationale. Non et spoiler alerte : préparez le champagne… pour vos PMA.

Des enfants ? Oui, mais plus tard... beaucoup plus tard

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’âge moyen du premier enfant en France a reculé à 31 ans en 2023, contre 24 ans en 1974, selon l’Insee. Pourquoi se précipiter ? Les applications de rencontres regorgent de profils qui précisent fièrement "Pas pressé·e pour les enfants, priorité aux voyages". En clair : Bali d’abord, les biberons ensuite. Il faut dire qu’entre une carrière qui démarre tout juste à 30 ans passés (merci les études longues et les stages non payés) et un coût de la vie qui explose, devenir parent relève désormais plus de l’exploit que du choix de vie.

D’ailleurs, selon l’Inserm, les consultations en procréation médicalement assistée (PMA) ont augmenté de 30 % en dix ans. Coïncidence ? Pas vraiment. La trentaine, c’est aussi l’âge où l’on réalise qu’on a peut-être un peu trop joué avec l’horloge biologique. Mais bon, une piqûre d’hormones ou deux, et tout devrait bien se passer, non ?

La grande procrastination collective

La trentaine est devenue une décennie d’entre-deux : trop vieux pour s’enfiler des shots de tequila chaque week-end, mais encore trop jeunes pour s’acheter un monospace et adopter un Labrador. Alors on s’invente des excuses. "Je veux être prêt·e avant d’avoir des enfants." Traduction : je ne suis pas sûre d’avoir envie d’échanger mes brunchs du dimanche contre des couches et des pleurs à 3h du matin et ressembler à un zombie quand j'arrive au boulot. En attendant, on perfectionne l’art du "j’ai encore le temps" alors qu'on le sait tous, 10 ans, ça passe vite, même trop vite.

Et puis, il y a les stats qui rassurent. Par exemple, on nous dit que la maternité après 35 ans est en hausse constante. Mais on oublie de préciser que cette hausse va de pair avec une augmentation des interventions médicales. Eh oui, à force de remettre à plus tard, on finit par devoir consulter plus souvent son gynéco pour des frottis que son banquier pour son découvert.

La trentaine : stand-by ou syndrome Peter Pan ?

Au final, la trentaine ressemble surtout à une décennie d’auto-sabotage glorifié. On se persuade qu’on peut tout avoir : liberté, jeunesse, carrière, et enfants... mais pas tout de suite. Et c'est une génération entière coincée entre une peur panique de vieillir et l’espoir absurde qu’il y aura toujours un "plus tard".

Mais quand on voit les potes qui se marient, qui ont une sale gueule, plannifier les vacances en avion, payer une blinde malgré le forfait familial et qui font plus vieux que leur âge, ça ne vend pas du rêve. Être quadra et avoir un premier enfant, c'est plutôt ok. Quand on est à la fin de la vingtaine et que l'on frôle une nouvelle décennie, non. Le marmot patientra malgré la pression émise par les parents qui souhaitent devenir des vieillards "gâteaux" avant l'âge légal. 

Alors, la trentaine, nouvelle vingtaine qui clame l'adage "Remets à demain, ce que tu peux faire aujourd'hui". C'est plutôt la décennie du mode avion de la vie adulte : on retarde tout en priant que les notifications attendent bien sagement qu’on soit prêt à les gérer. En attendant, les enfants attendront encore un peu. Parce qu’après tout : "Living young, wild and free" jusqu'à nos premières rides.

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