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Eikomania

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Yucatán, Mexique

La note d'attractivité de Tinder est-elle aussi fiable que celle de Yuka ?

@helloitsanha x eikimoze ⚡️

Bienvenue dans l’ère de la notation universelle : où chaque geste, chaque produit, et même chaque visage, est jugé à coups de scores. Dans un coin du ring, Yuka, l’allié des consommateurs soucieux de leur santé et vous attribue un 89/100 pour avoir choisi des céréales Gerblé "bio, sans additifs, riches en fibres". Dans l’autre, Tinder, le prétendu Cupidon du XXIe siècle et juge impitoyable qui mesure votre attractivité à coups d'ELO Score encore mieux que le NPS Score utilisé chez Monoprix.

Les deux vous évaluent, les deux influencent vos choix. Mais entre sauver votre foie et flatter votre ego, le combat tourne vite à la farce. Mais attention, toutes les notes ne se valent pas. Le match est inégal. Deux applications, deux philosophies, une même question : sommes-nous devenus des numéros dans une machine ?

Tinder : votre ego, c’est maximum 6,5/10

Tinder, c’est un peu comme cette prof de math sadique au collège : elle vous note, mais vous n’avez jamais vu les critères. En coulisses, l’application utilise un mystérieux algorithme inspiré du classement Elo, qui juge votre "attractivité" sur la base des swipes que vous recevez. Traduction : si Brad Pitt version "Troie" vous ignore, votre score dégringole et donc vous êtes recalé au rayon "modèles économiques" bon à prendre une 2ème classe dans un TER soit l'équivalent du char à voile de Kylian Mbappé. À l’inverse, si votre photo de profil attire l’attention de quelques top-modèles, votre note grimpe et vous voilà propulsé dans la ligue des beaux gosses. Et ne vous imaginez pas pouvoir tricher. Une photo retouchée ou une bio hilarante ne suffiront pas. L’algorithme est là pour vous rappeler que vous n’êtes qu’un produit à consommer – ou à ignorer. Qui sait ? Peut-être qu’à force de swipes à gauche, vous finirez dans une catégorie où même les bots n’osent matcher parce qu'après tout l'amour rend bien aveugle.

Yuka, le zorro des rayons de supermarché qui vient à la rescousse de votre régime so "healthy"

Face à ce chaos sentimental, Yuka joue les justiciers. Vous scannez une boîte de nuggets ? Elle vous dévoile un score, des additifs douteux à l’impact nutritionnel. Le système est clair, transparent, et parfois brutalement honnête. Oui, votre pâte à tartiner préférée, on ne citera pas le Nutella qui a fait trembler les foyers, est un cocktail d’huile de palme et de regrets. Mais au moins, Yuka vous donne les clés pour faire des choix éclairés. L'application continue de décimer les marques à la composition douteuse et peut-être cancérigène. Un paquet de céréales ? 45/100, trop de sucre. Un shampoing "à l’huile d’argan" ? 12/100, bourré de perturbateurs endocriniens. Yuka ne fait pas dans la dentelle : ici, le marketing ne sauve personne même avec le meilleur packaging.

Mais attention, le justicier orange n’est pas sans reproche. Le roquefort, ce roi des plateaux de fromage, se fait sabrer pour cause de graisses saturées, tandis qu’une soupe industrielle allégée en sel peut triompher avec un 85/100. Certains utilisateurs doutent de l'efficacité de Yuka et vont même jusqu'à penser que l'appli privilégierait certaines marques pour ne pas se les mettre à dos. La simplification a ses limites. Mais au moins, l’appli joue cartes sur table : les critères sont publics, et personne ne vous classe comme "non consommable" parce qu'au final tout l'est. Nous sommes ce que nous mangeons.

Le steak ou la fierté : Quelle serait votre note pour les départager ?

Scénarisons une scène plus que banale. Vous entrez dans un bar, prêt ou prête à séduire. Avant de commander, vous scannez une Caïpi avec Yuka. 90/100 : parfait, rien de nocif, la soirée peut commencer. Mais sur Tinder, pas de bol : votre "note d’attractivité" vous a placé dans une ligue où personne ne vous répond. Vous êtes classé(e), jugé(e), et recalé(e) avant même d’avoir dit "salut". Et le Cupidon digital vous a rangé dans le rayon du bas avec les autres produits au prix inférieur de l'euro symbole. Un bon épisode de Black-Mirror version "food".

Celui qui gagne le match, c'est l'algorithme

Le vrai problème, ce n’est pas que Tinder et Yuka donnent des notes sans notre consentement. C’est que nous leur avons donné les clés de nos décisions et nous l'avons accepté dans la notice de leur politique RGPD. L’un dicte ce que nous mangeons, l’autre qui nous aimons. De toute façon, tout le monde compare tout et n'importe quoi.

Alors, qui gagne ? Yuka au moins vous dit pourquoi elle vous juge. Tinder, lui, se contente de vous rappeler que dans le supermarché de l’amour, tout le monde n’est pas en tête de gondole. Le pire, c'est qu'en faisant nos courses que ce soit dans la supérette du coin ou dans l'hyper des selfies à duck-faces, on continuera de swiper, comparer et juger qui est le meilleur rapport qualité-prix. La prochaine fois que vous scannez un produit ou un profil, posez-vous la question : préférez-vous un 100/100 dans la vie réelle ou un 10/10 en pixel ?

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