![]() |
@helloitsanha x eikimoze ⚡️ |
Dans l’ère des tutos YouTube et des réponses médicales à la carte sur Google et les articles de Doctissimo, il fallait bien que Netflix vienne mettre son grain de sel dans nos vies intimes. Avec Sex Education, la série qui a conquis le cœur des ados et des adultes en mal de pédagogie sexuelle, la question se pose : peut-on remplacer un sexologue par Otis Milburn, ado bègue mais expert en conseils croustillants ?
La fiction, ce couteau suisse du savoir approximatif
Soyons honnêtes : Sex Education, c’est un buffet all-you-can-eat de sujets équivalent au menu Best of de chez McDo souvent tabous, comme la composition des produits victimes de leur succès. Masturbation, orientation sexuelle, consentement, fantasmes… La série n’a peur de rien, si ce n’est d’oublier une minorité à représenter. Mieux, elle en parle avec une désinvolture charmante et un accent britannique encore plus accentué que Skins qui fait passer les pires vérités pour des compliments. Mais est-ce suffisant pour détrôner un professionnel formé à écouter vos confessions embarrassantes ?
Otis, notre héros à la libido contrariée, distille des conseils aussi savants qu’un docteur qui a rédigé le premier tome du Kamasutra. Grâce aux doléances de ses camarades, il devient l’équivalent d’un sexologue amateur, parfois à côté de la plaque mais toujours bien intentionné. Pourtant, soyons sérieux : une séance chez le sexologue, ce n’est pas un épisode à binge-watcher. C’est un espace de confidentialité et de soin où vos blocages sont pris en charge avec bienveillance, sans générique de fin.
De la fiction au fact-checking viral
Le génie de Sex Education, c’est qu’elle brise la glace et met des mots sur des sujets que l’école (et parfois les parents) préfèrent ignorer. Pourtant, tout n’est pas rose dans ce monde scénarisé. Par exemple, la série a été critiquée pour son manque de nuance scientifique : le sexe ne se résume pas à des recettes miracle ou à un tableau Excel des pratiques possibles.
Là où la série fait mouche, c’est sur le rôle de l’éducation sexuelle : démocratiser l’accès à l’information, montrer que les "anomalies" sont souvent des variations normales, et que tout le monde est un peu perdu.
Mais peut-elle remplacer une analyse poussée, un diagnostic médical ou un accompagnement thérapeutique ? Bien sûr que non. Comme dirait l'oncle Jean-Michel, 53 ans, qui s’est mis à Sex Education sur les conseils de sa nièce : "Ça aide à ouvrir des portes, mais ça ne dit pas toujours comment les refermer après."
Binge-watching et consultation, l'information à portée de main
Sex Education est un excellent amuse-bouche pour comprendre que parler de sexe, ce n’est pas sale (merci Muriel Robin). Mais pour régler des problèmes profonds ou explorer des zones d’ombre, rien ne vaut une vraie consultation. Netflix peut ouvrir la voie, mais un sexologue reste la lampe frontale qui éclaire le chemin. Un sexologue, c’est avant tout un praticien formé à naviguer entre les zones grises de l’intimité.
Que ce soit pour des troubles physiques, des blocages psychologiques ou des questionnements identitaires, il offre un espace sécurisé où le spectateur devient enfin acteur de sa propre histoire. Et après tout, si vous devez choisir entre Otis et un rendez-vous, souvenez-vous : le premier ne vous enverra jamais de facture.
Entre écran et divan : et si on complétait ?
Plutôt que de choisir entre Otis et un professionnel, pourquoi ne pas miser sur la complémentarité ? Si Sex Education éveille la curiosité et libère la parole, elle peut être un premier pas vers une démarche plus approfondie. Les ressources ne manquent pas : des plateformes comme Santé Sexuelle France offrent des informations fiables, et bouquins comme le guide du Zizi Sexuel illustré par ZEP permettent de connaître les bases.
Les consultations en ligne avec des sexologues certifiés se multiplient également, facilitant l’accès à des conseils personnalisés.
Et pour ceux qui hésitent à franchir le cap, se tourner vers des ouvrages reconnus comme ceux d’Esther Perel ou de Thérèse Hargot peut être une manière douce de creuser le sujet avant de prendre rendez-vous. Bref, faire dialoguer la fiction, l’autoformation et le soin professionnel, c’est peut-être ça, la vraie éducation sexuelle et peut-être que l'on peut imaginer une carte cadeau chez un sexologue pour la Saint-Valentin pour mettre un peu de piment dans la vie hors écran.
new sex influencers just dropped@BrookCharity pic.twitter.com/dnQ69NjBCv
— sex education (@sexeducation) September 28, 2023
Commentaires
Enregistrer un commentaire