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Adèle Haenel avait raison (mais chut, faut pas le dire trop fort)
Adèle Haenel, ex-enfant prodige du 7e art hexagonal, a mis les voiles, excédée par une industrie qui couvre encore les “grands artistes” aux mains baladeuses. Son coup d’éclat, en 2020, lors des César sacrant Polanski (J’accuse, et surtout je recommence), avait laissé les huiles du cinéma bouche bée. Quatre ans plus tard, elles n’ont toujours pas refermé la bouche... mais pas pour s’excuser.
Si la justice a enfin jugé Christophe Ruggia, accusé par Haenel d’agressions sexuelles alors qu’elle n’était qu’une ado, c’est surtout l’actrice qui a été condamnée. Condamnée à quitter le métier, condamnée à voir son engagement balayé d’un revers de main par un milieu où le silence vaut or. Haenel a crié son "Mais ferme ta gueule" devenu symbole d'une révolte, s’est insurgée, a refusé d’être la caution "féministe" d’un système qui ne veut pas changer.
Verdict ? On l’a mise dans un coin, comme une enfant capricieuse. Et pendant ce temps-là, à l’Académie des César, on continue de faire comme si de rien n'était. La seule question qui les hante, cette année, c'est de savoir si on servira le champagne avant ou après le malaise général.
"Circulez, y a rien à voir"
On aurait aimé dire que les choses changent. Mais dans le pays qui s’enorgueillit d’un certain "esprit français", où les artistes maudits ont toujours droit à l’absolution, le message reste le même : Si t’es une femme et que tu parles trop fort, on te montre la sortie.
Quant aux César, qu’ils continuent de s’auto-congratuler. Cette année encore, les femmes sont invitées à la fête… mais surtout pour applaudir les hommes.
Toujours le même club, toujours les mêmes visages
Le pire, c’est que personne ne semble choqué. Le monde du cinéma français continue de s’auto-congratuler avec une désinvolture affolante. C’est un ballet bien rodé : les mêmes producteurs, les mêmes réalisateurs, les mêmes cercles fermés où l’on se partage les nominations comme un bon vieux Cognac en fin de soirée.
En 2025, les César auraient pu envoyer un signal fort. Ils ont préféré un retour au confort du passé. Les femmes devront encore attendre.
Les César : de grandes promesses, mais peu d’effets
L’Académie a bien tenté un coup de com’ en annonçant la suspension des membres mis en cause pour violences sexuelles. Trop tard, trop peu. Car dans les faits, les réalisatrices continuent d’être les grandes oubliées :
Zéro femme nommée au César du Meilleur Film.
Une seule en lice pour la Meilleure Photographie, le Meilleur Décor et le Meilleur Film Étranger.
Un petit quota en "Meilleur Premier Film", histoire de donner le change.
Et 7 César pour un Jacques Audiard et son prototype mexicain Emilia Perez, qui est réussi mais divise le Mexique.
Bref, une belle illusion d’inclusion, mais quand il s’agit des prix les plus prestigieux, les femmes restent à la porte. Surtout quand la petite musique retentit et a pour traduction de fermer le caquet à celles et ceux qui veulent porter un message fort.
Le 28 février, sous les dorures de l’Olympia, on trinquera entre messieurs...
Pendant que l’industrie feindra la modernité sous les projecteurs, une vérité éclatera en pleine lumière : les César 2025 restent une affaire d’hommes. Et les absentes, elles, n’auront même pas droit à un hommage.
Bienvenue aux César de l’immobilisme mais aujourd'hui, on sabre le champagne en levant des pancartes avec des slogans cinglants pour la journée internationale des droits des Femmes.
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