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| @helloitsanha x eikimoze ⚡️ |
Sur YouTube, la recette de l'excuse a atteint des proportions quasi standardisées. Après un dérapage, qu'il soit sexiste, raciste ou tout simplement dégueulasse, nos chers influenceurs se sentent toujours obligés de verser leur petite larme devant la caméra. Et là, patatras ! C’est le même scénario : mains tremblantes, regard fuyant, discours chiadé et excuses à n’en plus finir. Le tout sur fond de musique dramatique, bien sûr.
Norman, le pro du "désolé" sans lendemain
Il revient en force avec sa vidéo sur les ronflements après un mariage et une démonétisation de sa chaîne. Il n'y a pas que le titre "pute à clique" qui essaye de nous endormir. Bref, petit retour en arrière. Tout commence en décembre 2022 avec un tweet de Squeezie et son hashtag #BalanceTonYoutubeur : Norman, le grand père de l'humour Youtube français, qui a récemment dû se confondre en excuses après une série de comportements controversés notamment envers Maggie Desmarais. Dans une vidéo où les “désolé” pleuvaient plus vite que les clics sur son compte désormais démonétisé, il nous a rappelé qu’il était “profondément navré” de n’avoir “pas mesuré l'impact de ses mots”. Un classique. Sauf que, comme dans un mauvais sketch, l'autocritique n'a jamais été vraiment suivie de faits tangibles. Il se contente de balancer quelques phrases toutes faites, des déclarations évasives sur sa “prise de conscience” et l'inévitable “évolution personnelle”.
Mais quelle évolution ? Laquelle, exactement, quand on voit que derrière l'aveu de culpabilité, c'est surtout la peur du bad buzz qui est mise en avant. Dirty Biology qui répond à Médiapart a adopté le même script, le même regard et a paraphrasé les mots dictés par sa propre conscience. Voilà la première règle de l'excuse YouTube : dire “désolé” pour éviter que l’algorithme de l’annulation ne vous éjecte du game. Depuis, les noms pleuvent sur la Toile jusqu'à en faire des trous sur les billboards publicitaires.
Les larmes à la mode YouTube
Premièrement, il y a l’incontournable mise en scène du repentir. Les YouTubers, souvent filmés dans des cadres dépouillés et minimalistes, multiplient les gestes de contrition : tremblements de voix, pauses dramatiques, et surtout, des larmes qu’on peine à croire sincères. Prenons l'exemple de Laura Lee, la star de la beauté, qui a essuyé un torrent de critiques en 2018 pour ses tweets racistes.
Son excuse, où elle semble essuyer des larmes invisibles, a été un véritable mème sur la plateforme
Cette surabondance de gestes censés démontrer une sincérité force souvent les spectateurs à se demander si l'excuse n'est pas plus orchestrée qu'honorifique.
"L’auto-défense déguisée"
Mais ces vidéos vont bien au-delà des pleurs. Très souvent, les responsables des polémiques cherchent à détourner la culpabilité. Un exemple marquant reste celui de David Dobrik, accusé de ne pas avoir pris au sérieux les accusations de viol au sein de son groupe.
Dans ses vidéos d'excuses, Dobrik n’a cessé de se positionner en victime, se défendant avec des excuses peu claires et des tentatives de minimiser sa part de responsabilité. Cette tendance à se présenter comme une victime pour mieux manipuler la perception publique est devenue un outil récurrent chez les YouTubers au cœur de polémiques.
"Désolé" : un mot, une tactique, une stratégie mais aucun changement
Enfin, un autre aspect commun à ces excuses est l'absence de remise en question réelle. Dans les vidéos de Logan Paul, après sa fameuse "forêt du suicide" en 2018, il est frappant de constater qu’aucune volonté de réparer réellement ses torts ne transparait. Le discours reste figé dans la logique de la survie médiatique : "je suis désolé, mais je suis aussi une grande star, donc regardez mes excuses", comme si les regrets sincères étaient un accessoire publicitaire.
Au final, ces excuses ne sont-elles qu'une manière d'éteindre le feu médiatique pour mieux revenir en force ? C’est une question que de nombreux internautes se posent face à la répétition de ces comportements sur la plateforme. Les vidéos d'excuses sont devenues un outil de gestion de l'image, bien plus qu'une véritable démarche de rédemption.
mais du coup norman, quand squeezie a posté ça c'était des fausses accusations aussi ? ^^ pic.twitter.com/VpAwGsQ4hX
— ｡* ﾟclive*｡★･∴｡ (@jisooul) August 12, 2024
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