Ah, la jeunesse, cet éternel vivier d’énergie, d’innovations, d'ambitions... et de galères administratives. Pendant que certains décrochent un stage chez LVMH avant même d’avoir appris à rédiger un mail sans faute, d’autres découvrent l’âpreté du SMIC à force de distribuer des CV à la pelle. Welcome to the Jungle comme dirait l'autre ! La fabuleuse jungle du marché de l’emploi des jeunes, où les chances de réussir tiennent parfois davantage à l’arbre généalogique qu’au diplôme et aux expériences acquises.
Le népotisme fait fureur sur le marché du travail et écrase déjà les jeunes diplômés boursiers de pseudo écoles de commerce.
Déjà à l'époque de nos grands-parents, on entendait parler de piston, de filles ou de fils de... ce qui donnait déjà une connotation péjorative de ces enfants au statut privilégié. Quand les chiffres du chômage augmentent et que le marché de l'emploi se dégrade progressivement, les places dans les entreprises sont de plus en plus chères. Sauf, évidemment, quand on a le nom de nos ancètres du troisième degré gravé sur Hollywood Boulevard.
Népo-babies et galériens : les jeunes au boulot, mais pas tous au même tarif
Les chiffres ne mentent pas : le marché de l’emploi des jeunes est aussi saturé que le RER B un lundi matin. Pendant que Lily-Rose Depp devient égérie Chanel sans passer par la case entretien RH, Jules, titulaire d’un Master en marketing, accepte un job de caissier en attendant "mieux" et Emma qui galère à obtenir une réponse pour un poste de "happiness manager" dans un grand groupe tentaculaire pour être payée en tickets-resto. Difficile de ne pas se demander si le nom de la fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis n’a pas joué le rôle de tremplin malgré un potentiel talent. Pour les autres, c’est direction Pôle Emploi ou Uber Eats, et là, pas besoin de pistons : un vélo et des mollets suffisent.
Une injustice sociale qui perdure mais dont tout le monde s'en fiche parce que c'est "comme ça"
Ainsi va la vie ! Face à ces inégalités criantes, nos chers politiques proposent toujours des plans miracles – "1 jeune, 1 solution", "plan génération Zéro chômage", ou encore "C’est pas gagné, mais on essaye". Ça marche vraiment ces trucs ? Peut-être serait-il temps d’imposer la rémunération des stages et de pénaliser les entreprises qui abusent des contrats précaires. Existerait-il prochainement un revenu universel pour la jeunesse qui débute dans la vie active ? Après tout, même les galériens méritent un coup de pouce à défaut de toucher de maigres APL. Et si les népo-babies doivent briller, qu’ils le fassent sur leur mérite, pas sur le nom de Papa-Maman.
Et pourquoi ne pas attaquer le problème à la racine ? Instaurez une vraie obligation pour les entreprises de rémunérer les stagiaires dignement. Taxez les grands groupes qui exploitent la jeunesse comme ils exploitent le plastique : sans limite. Encouragez les PME à embaucher des jeunes avec des aides bien ciblées, plutôt que des incitations fiscales qui finissent en dividendes.
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Pendant ce temps, une génération TikTok invente des métiers improbables. Influenceur à la vie de rêve ? Love-Coach avec une LV3 "crypto" ? Entrepreneur du bonheur qui balance des citations "cheesy" sur des carousels LinkedIn ? La débrouille 3.0 pourrait bien détrôner les CDI, mais à quel prix ? À force de gigoter dans le "gig economy" ou pour francisé "l'économie des petits boulots", les jeunes risquent de passer d'une précarité à une autre, avec le sourire en prime avant de s'effondrer en larmes lorsque le "live" Instagram est terminé. Fin du game, visiblement. Au final, la vraie question n’est pas "quand les jeunes trouveront un emploi ?" mais plutôt "quand le système leur donnera une vraie chance ?"
En attendant, que vous soyez un népo-baby qui vit dans un appartement de 250 mètres carrés dans le 17ème ou un galérien anonyme dans une chambre de bonne, une chose est sûre : il y aura toujours plus de stages non payés chez les start-ups que de postes chez Louis Vuitton. Allez, courage, la retraite est dans 50 ans si toutefois le gouvernement ne veut pas le prolonger jusqu'à 75 ans.
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