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@eikomania.me
21 juil. 23
Simon Da Costa, présentateur de Demain en Solutions, une émission de vulgarisation positive qui donne un coup de pousse pour devenir l'écologiste du futur
Si on vous dit : réchauffement climatique, incendies estivaux, déforestation amazonienne, pollution des sols ou encore surconsommation et gaspillage alimentaire, ça vous parle forcément. Un réveil écologique vient s'implanter dans les consciences des générations encore endolories par un confort individualiste qui s'est propagé à partir des fameuses Trente Glorieuses.
Cependant aujourd'hui, on souhaite davantage freiner cette industrialisation qui détruit la planète. À premier abord, discuter du concept de l'écologie n'est pas très affriolant notamment parce que beaucoup l'associent aux militants-activistes faisant des sit-in pour alerter sur le climat, aux végans impétueux rétrogradés au titre d'hippies ou aux "hommes-soja" naviguant sur des trottinettes électriques.
Et si certains cassaient ces idées préconçues ? Demain en Solutions est l'émission qui vient bouleverser les codes du "green" et de ces champs lexicaux un peu trop écolo pour apporter une touche de modernité afin que l'info soit davantage accessible à tous. Avec un ton décalé, du motion design cartoonesque, des interviews auprès de ceux et celles qui offrent des solutions durables et surtout Simon, un présentateur branché sur 100 000 volts qui aborde les sujets sans langue de bois, le dépoussiérage de la définition et l'image un peu trop sage de l'écologie est enclenché.
Salut Simon ! Qu’est-ce que tu viens faire ici chez Créatis ?
Je suis là pour travailler en théorie, cet après-midi. Et de manière générale, de me faire accompagner sur mon projet de média positif.
Et ça a été productif ?
Très peu productif. Fatigue de tournage, des conversations bizarres avec la personne chargée de m'interviewer, vraiment, rien de productif jusqu'à présent.
Nos discussions sont quand même productives, non ?
C'est vrai ! On va dire qu'elles sont productives d'une manière à long-terme. À long-terme ça va me faire un truc mais pour le travail et la boîte, peu.
Peux-tu m’en dire un peu plus sur ton vécu et quelles ont été les initiatives pour consommer mieux ?
Je ne suis pas sûr que j'ai toujours consommé extrêmement bien. Je crois que ma meilleure manière de consommer mieux, c'est que je consomme très peu de manière générale. Pas particulièrement par sobriété écologique parce qu'avant j'étais étudiant, plus par sobriété économique. Le plan, c'était de ne pas dépenser beaucoup pendant l'année pour pouvoir partir en voyage l'été et kiffer ma life.
Donc en vrai, je ne suis pas du tout très mode, vêtement, textile, tous les trucs comme ça. Donc en fait, j'ai très peu d'habits et j'achète très peu de choses. Donc c'est ça ma manière de consommer mieux jusqu'à monter ce projet. Maintenant le truc où ça joue le plus, c'est de consommer surtout sur les produits technologiques pour le coup, on en achète beaucoup dans la boite en reconditionné. On arrête de consommer neuf parce que ça n'a aucun sens et que le reconditionné marche bien aussi comme notre téléphone, notre ordi, notre stabilisateur, notre caméra...
Et résume-nous ton parcours "incroyable" ?
Mon parcours incroyable... Je suis né à Draguignan dans le sud de la France, j'ai grandi à Marseille puis, fils d'une mère professeure des écoles qui travaille en maternelle et d'un père qui travaillait dans le tourisme.
Je te la refais depuis le début, on va tout faire : j'ai eu une enfance relativement heureuse puis j'ai fait des études à Toulouse et à Lyon pour finir avec des études en entrepreneuriat, c'est un truc qui m'a toujours passionné, parce que mon père est là-dedans et c'est un truc aussi que je voulais faire plus tard. Et aujourd'hui, depuis 1 an et demi, à la fin de mes études je monte avec deux amis, une agence de production audiovisuelle engagée. Et de l'autre côté, un média de Solutions. Le but étant de contrecarrer les médias traditionnels qui jouent sur la peur et d'essayer de jouer sur l'espoir.
@helloitsanha - Simon Da Costa "Nouveau regard sur l'écologie"
Une vie très heureuse donc ?
Une vie relativement heureuse au moins jusqu'à 18 ans, c'était nickel. Et après j'ai eu ma première copine et après c'est parti en live. Première copine = première rupture et c'est toujours l'enfer. On vivait heureux jusqu'à présent et on découvre ça. Jusqu'à ça, tout allait bien, vraiment premier degré. Jusqu'à mes 18 ans, j'étais très con mais j'étais très heureux et dans le déni.
Tu penses que l'amour c'est nocif, c'est toxique et ça te freine dans tes ambitions ?
Ouais, je pense que l'amour est une perte de temps. Moi je pense que c'est le travail et l'argent avant tout. Non pas du tout ! Non en vrai, l'amour c'est pas une perte de temps mais c'est juste que ça te fait expérimenter des émotions très très fortes et des émotions très très basses. Ce que tu n'expérimentes pas trop dans la vie de tous les jours, du coup, c'est un challenge. C'est éprouvant.
C'est plus simple la vie quand tu n'es pas amoureux quand même mais après c'est moins fun. Après l'amitié c'est stylé ! En vrai, j'ai mis du temps à comprendre la valeur d'avoir des vrais amis.
Tu n'as pas des amis avec lesquels tu as grandi ?
Si ! Quand je me suis vraiment retrouvé au fond, je me suis rendu compte que c'était vraiment important d'avoir ces gens-là. Ça fait le taff. Souvent, on a tendance à valoriser beaucoup l'amour...
Parce que ce sont les films qui véhiculent ça, même dans les médias, les publicités... La plupart du temps, c'est "achetez pour votre conjoint..." et jamais pour ton pote.
Bah c'est vrai que ton pote, il s'en fout que tu sois bien habillé.
Bon, la plupart du temps, c'est moi qui lui offre des chemises...
Voilà, c'est ça la stratégie ! Ma mère fait pareil, c'est elle qui m'a offert cette chemise. C'est pour ça que j'ai une chemise colorée parce que sinon, jamais j'achète ça de ma vie. Habituellement, j'ai des t-shirts blancs, bleus et noirs. Et gris!
Minimaliste...
Voilà, minimaliste ! Pas vraiment par choix, juste par flemme de faire les courses. Ça coûte cher, c'est chiant. Les magasins c'est ma hantise ! Les Célio, tout ça...
Faut pas aller là-dedans, faut aller dans des friperies !
Les friperies mais t'es marrante toi ! Mais quand t'es un gars et que tu vas dans les fripes, il n'y a que des vêtements XL, genre ! C'est vraiment une galère de trouver des vêtements en S ou M. Moi, y'a des trucs où je rentre trois fois dedans.
Moi aussi mais après tu fais de la couture (upcycling, yes!)
J'ai que ça à faire ! Chacun son métier après, moi je couds mes boutons, c'est déjà pas mal !
Pas mal pour un mec, quoi !
Rah le cliché ! Non mais c'est vrai. En vrai, c'est utile. C'est ma grand-mère qui m'a appris à coudre, c'est toujours utile.
Bon, c'est bien, on a fait une petite parenthèse sur le côté sentimental.
Une petite parenthèse, c'est important.
C'est vrai que l'amour, ça détruit tout. Tu te retrouves en PLS alors que tu étais bien la veille.
C'est un peu ça, ouais. À cause d'un message ou d'un texto. Ou même l'absence de texto.
@helloitsanha - Simon Da Costa "Tomo'(so)rrow"
Venons au sujet : pourquoi "Demain en solutions" ?
Pourquoi Demain en Solutions ? On va faire la version rapide : parce qu'on présente les solutions pour demain. Hop, tu l'as ! Parce qu'on est des gros brainstormers et c'est l'enfer de trouver des noms. On a dû en trouver deux.
C'est quoi les noms que vous avez trouvés ?
Oh le premier nom pour l'agence ! On l'a trouvé autour d'un kebab ! En gros, on a commencé le projet et on n'avait pas de nom. Parce que j'étais d'avis qu'en entrepreneuriat, il faut avancer vite et qu'on s'en bat les couilles. Mais bon, à un moment, quand j'appelais les structures et qu'elles me demandaient : "comment vous vous appelez ?" et que je leur disais : "on n'a pas encore de nom", ça ne faisait pas vraiment sérieux donc je me suis dit : "bon okay, il faut un nom, même s'il est pourri et qu'il change, il faut un nom !".
Du coup on s'était posés autour d'un kebab et on s'était dit :
"on fait quoi ? on fait des vidéos.
on veut apporter quoi ? de l'espoir."
Et hop, c'est ainsi que le premier nom de la boîte était "VidéoHope" comme vidéo et "hope" pour l'espoir. Parce que c'est très drôle car le premier call que j'ai fait avec un incubateur à l'époque pour présenter ce qu'on voulait faire, elle me dit :
– Vous vous appelez comment ?
– VidéoHope
Déjà en le disant, je me suis dit que c'était nul. Et la meuf m'a dit avec un toupet en mode ultra ironique :
– Ah ouais, VidéoHope... bravo le brainstorming !
Du coup, j'ai raccroché, j'ai téléphoné à mes potes et je leur ai dit : "on ne s'appellera pas VidéoHope !". Et on a finalement trouvé "le Coup de Pousse" pour l'agence et finalement Demain en Solutions pour le média. Bon, il y a eu plein de noms intermédiaires pas ouf mais c'est ça qui est resté.
C'est quoi exactement le concept de Demain en solutions ?
Ouais le concept, c'est de mettre en avant des initiatives écologiques et sociales pour les faire découvrir au plus grand nombre. Jouer sur l'espoir au lieu de jouer sur la peur. Et apporter une vision nuancée et positive des enjeux écologiques et sociaux. Tout en sensibilisant sur les questions écologiques et sociales avec la vulgarisation, les blagues et tout ça. C'est important !
Le monde va mal voire très mal. On ne va pas refaire la liste mais entre la fonte des glaciers, la
fast-fashion qui est l’une des industries les plus polluantes sur Terre et qui exploite les Ouïgours,
les incendies meurtriers du au réchauffement climatique, le scénario semble plutôt négatif ? et
pourtant il existe des acteurs et des créateurs qui veulent changer les choses...
Je suis d'accord. Un scénario positif où tout se passe bien et où il n'y a pas des millions de morts ? Il doit bien en exister quelque part. Pas sûr que j'y crois énormément mais... je suis un peu un cynique dans l'âme, c'est pour ça que j'ai monté un média de solutions pour essayer d'être moi-même un peu plus positif. C'est vrai que c'est un peu déprimant.
Mais oui, je pense qu'il y a un scénario positif ! Après je pense qu'il va y avoir des sacrifices, que ça va être dur. J'aime bien la métaphore du mur et du bus. Comme quoi, il y a 50 ans, on pouvait tourner suffisamment fort pour ne pas prendre le mur. Là maintenant, le mur, on va se le prendre, pour moi en tout cas. La question est à quel point on aura le temps de freiner avant de se le prendre. Je pense que ça va faire mal. Ça va être compliqué de ne pas se prendre le mur, j'y crois pas une seule seconde, les accords de Paris et les trucs comme ça.
C'est facile de voir la fin du monde, mais de l'appréhender de façon positive, c'est autre chose, non ?
En vrai, je me dis que ça nous apprendra. Je pense que l'espèce humaine continuera, c'est le plus important.
Pour toi, c'est la fin d'un monde ou la fin du monde ?
Non, la fin d'un monde ! C'est la fin de notre ère. Je ne pense pas que ça soit la fin de l'ère de l'humain. On est quand même stylés mais on est très smart et très cons. Je trouve ça stylé l'humain. Je ne fais pas partie des gens qui apologisent l'intelligence du poulpe. Je trouve que l'humain est très très fort et en vrai, il mérite enfin c'est pas une question de mérite mais on mérite d'être là où on est. Mais juste que maintenant, on est cons... on est cons !
L'écologie pour moi c'est une question d'humanité, comme si on était des fourmis et qu'on détruisait notre environnement. C'est un problème pour les fourmis et bien détruire notre planète, c'est très con pour nous.
Dans ton média, tu as repéré des acteurs qui veulent changer les choses quand même, ceux pour lesquels tu as le plus d'espoir et qui ont un impact très positif et qui agissent quotidiennement ? Par exemple ceux et celles rencontré.e.s au Change Now ?
Il y en a pleins ! Il y a une solution qu'on va peut-être bientôt traitée c'est les EHPAD intergénérationnels. Moi, je trouve ça ouf. Ce sont des EHPAD qui deviennent des lieux de vie, où tu as des restaurants, dans lesquels tu vas avoir des crèches et où tu vas mixer des populations, les âges. Moi, je suis un grand fan de l'intergénérationnalité. J'aime beaucoup mes grands-parents, j'ai jamais connu mes deux grands-pères et j'aurais bien aimé apprendre plein de choses d'eux. Et je trouve, qu'on intègre pas assez nos grands-parents et les personnes âgées et de manière générale dans notre société.
C'est con parce que s'ils étaient avec des jeunes, ils seraient moins cons et si les jeunes étaient avec des vieux, ils seraient moins cons aussi. Donc en vrai, tout le monde aurait à gagner aussi à être ensemble. Pour moi, c'est l'avenir.
Et une autre initiative ?
Le premier épisode qu'on a fait, c'était sur les monnaies locales. Moi, je trouve ça incroyable ce que ça peut faire les monnaies locales. Genre les systèmes locaux d'échanges, d'entraides, circuit-courts, d'économie locale... Ça, je trouve ça assez impressionnant.
Est-ce que tu as toujours été écolo ? Si oui, peux-tu nous
raconter deux anecdotes qui illustrent ce propos ?
Pas du tout. J'en avais rien à foutre. Non, je n'ai pas toujours été du tout écolo. Et je pense que je suis le moins écolo de la bande. Je pense pas que l'écologie ça soit le truc qui me touche le plus. Je suis plus un gars du social à la base parce que je trouve que c'est plus facile de voir l'impact de ce que tu fais : t'aide quelqu'un, tu lui donnes de l'argent, c'est plus visible que de dire : "j'ai planté une plante et dans 45 ans, elle captera du carbone."
Donc ça me touche plus le social que l'écologie, après je pense que je suis toujours le moins écolo de nous trois. Après, la notion de cohérence est très importante pour moi, surtout quand tu as un média. Je ne suis pas en mode "faut être exemplaire" mais il y a quand même des notions d'exemplarités à mener et typiquement, j'ai arrêté de prendre l'avion depuis 4-5 ans et il y a mon daron qui m'a proposé et m'a dit : "allez vas-y on va au Maroc pour une semaine, t'inquiète !". Et je suis là en mode en vrai :
"C'est pas cohérent !"
Je préfère ne pas y aller du coup. Et je n'ai pas fait de vacances avec mon daron par contre. Parce que oui, tu ne peux pas forcément ouvrir ta gueule et faire en sorte de sensibiliser les gens si toi, tu es déjà privilégié et que tu ne fais pas des efforts.
C'est un peu ça, ma vision de l'écologie. C'est qu'il faut arrêter de casser les couilles à ceux qui n'ont pas les moyens et que ceux qui ont les moyens fassent un minimum d'efforts au lieu de faire la morale.
Donc tu es un humain paradoxal dans ta vie de tous les jours, dans tes engagements ?
Je suis un humain extrêmement paradoxal. Ça fait très prétentieux : "je suis un humain paradoxal, un mec spécial". Non, je ne sais pas si je suis un mec particulièrement paradoxal mais en tout cas, j'aime les gens cohérents. J'aime la cohérence dans les propos et je déteste les gens qui font la morale alors qu'eux ne l'appliquent pas vraiment bien et fort.
Après on peut avoir des engagements mais avoir du mal à l'appliquer aussi ?
Oui mais dans ce cas, il faut moins parler. Les gens qui parlent beaucoup, ça m'énerve. Genre parle moins, fais plus. Ou alors parle pas et fais ! C'est encore plus inspirant ceux qui font des dingueries, tu leur parles, ils n'en parlent pas et ils disent : "ah oui, j'ai fait ça, ça et ça."
Ça y est, tu es devenu YouTubeur ou plutôt tu fais une émission comme sur la chaîne numéro
5, pourquoi privilégier le format vidéo plutôt qu’un autre ?
Parce que c'est un taff de base la vidéo, après j'aime beaucoup les formats audio mais du coup dans l'équipe, il n'y aurait que moi qui travaillerais les formats audio donc ça ne sert pas à grand chose d'être à trois. Et puis la vidéo, c'est fun ! On consomme énormément de vidéos dans l'équipe !
Au début, j'aimais pas du tout et maintenant, je commence à bien aimer à faire l'acteur. Et puis c'est un format qui porte notamment chez les jeunes. Alors si tu veux toucher les jeunes aujourd'hui, il faut faire de la vidéo, ça marche bien. Et c'est pour ça qu'on est sur TikTok.
Je pense que le moi d'aujourd'hui hallucinerait mais oui ! Je suis sur TikTok.
Mais du coup, tu n'as pas une gêne devant la caméra, le fait de parler à un objet ou cette pratique s'est finalement démocratisée ?
Au début, c'était chelou. Parler à un objet, ça je m'en branle mais c'était voir ma tête, notamment mon nez de profil. C'était compliqué parce que quand tu te regardes dans la glace, tu te regardes toujours de face et là, quand tu te regardes de profil à la caméra, tu te dis : "Mais j'ai un nez énorme !" Je pense que ça, c'était assez compliqué ! Je suis un peu narcissique, donc c'est un peu compliqué de voir les moments comme ça.
Narcissique, vraiment ? Sur ton physique ou ton "toi-intérieur" ?
En vrai, un peu. J'ai beaucoup d'égo. J'en ai conscience mais j'y travaille.
Moi, je ne te vois pas comme ça... étrange. Ça vient d'où ?
C'est parce que tu ne me connais pas assez bien. Premier degré que je suis insupportable. J'étais pire avant. Mais je travaille sur ça. C'est un excès sur certains trucs, genre y'a des moments où je me dis : "personne ne peut m'arrêter" et il y a des moments où il y a une partie de moi qui me dit : "tu es le meilleur être humain de cette planète". Et donc du coup, forcément c'est compliqué de tempérer ça quand même. Pas moi, mais il y a à peine 10% qui vient taper la logique. En vrai j'y travaille.
Mais l'égo, ça a ses avantages. Je pense que c'est pour ça qu'on est dans ce domaine. C'est dur d'être dans le milieu du cinéma, des médias si tu n'as pas montré ta tête, de parler de toi devant la caméra, si tu n'as pas une intime conviction de ce que tu dis a de la force, de la confiance et un mix d'égo. Donc faut faire gaffe.
J'avoue que le cinéma, faut avoir un sur-plus de confiance en soi, faut bluffer à chaque fois... genre, d'apparence les gens pensent que tu as confiance en toi mais au fond, pas du tout. Après, ça dépend des sujets, non ?
Oui, ça dépend des sujets. Moi, j'ai fait une école de commerce et on m'a appris à bullshit sur n'importe quoi. J'ai du mal à faire ça.
Vous êtes des beaux parleurs en école de commerce...
C'est un peu ça. On sait rien faire mais on parle bien. Si tu n'as pas eu d'expériences pro, tu ne sais rien faire. Heureusement, moi j'en ai fait pas mal. Mais si t'as pas fait ça, en vrai, tu sais absolument rien faire. T'apprends rien.
Bah, si tu sais bachoter, bien parler, avoir une belle éloquence ?
Et encore, si tu as un peu la tchatche de base mais sinon... C'est un peu une perte de temps. Si tu voyais le niveau de la majorité des Masters en expression orale, c'est pas tous des communicants, quoi. Les marketeurs, c'est pas des vendeurs. Il y en a qui sont juste devant leurs ordi et qui font des campagnes Google Adds. Moi, j'ai plus un profil vendeur que marketing à la base. Je suis forcément un peu plus à l'aise en parole.
J’en profite pour te demander si les
ondes de téléphone ont un effet négatif ?
Les téléphones oui, la 4G, je ne sais pas. Franchement, ça a été prouvé que ça provoquait des cancers.
De l'infertilité aussi ?
Ouais, des trucs comme ça. Je sais pas. Pour l'instant, j'ai pas essayé d'avoir d'enfant donc je n'ai pas trop d'infos là-dessus. Par contre, les téléphones, c'est un enfer.
Et si toutefois, on était amenés à vivre sans Internet, comment ferais-tu pour communiquer les solutions et ses créateurs à la population ?
Je ferai autre chose, s'il n'y avait plus Internet...
Et la presse papier ?
Oh non, ça m'emmerde. Je ne suis pas trop un fan de presse papier. Ça ne m'a jamais rien fait. J'aime bien lire les livres, mais non, je ne serai pas dans ce milieu. Donc j'abandonnerai directement s'il n'y avait pas cette plateforme Internet.
Penses-tu être le « Michel Cymes » des Solutions viables pour l’avenir et du #EatBetter pour
sensibiliser un large public grâce aux vidéos ?
C'est une belle question ! D'abord, il faut voir si on sensibilise quoique ce soit avec l'impact qu'on a pour l'instant. Mais à terme c'est quand même d'avoir un contenu qui soit suffisamment fun pour que tu le regardes. Alors que tu n'avais pas prévu de le regarder... Et suffisamment intéressant pour que tu retiennes les infos qu'il y a dedans, jusqu'à ce que ça plante des graines dans ta tête et jusqu'au moment où tu te dis :
"Ah finalement, acheter reconditionné !
allez, je vais essayer !"
Backmarket ?
C'est ça ! C'est casser les barrières à l'action. (Le reconditionnement), c'est l'un des sujets sur lesquels on peut avoir le plus d'impact en tant qu'individu dans nos achats. Et que je ne consomme pas de textile mais sinon le textile et la viande.
"Textile, viande et reconditionné.
C'est les gros trucs qui font le taff"
@helloitsanha - Simon Da Costa "Laboratoire des sens"
Et la viande, tu consommes ?
Mes deux associés sont végétariens, flexitariens mais très largement végétariens. Moi, j'ai beaucoup réduit, notamment grâce à eux. J'avais une ex qui était végétarienne donc forcément, ça m'a appris à faire à manger végétarien, chose que je ne savais pas faire avant.
En vrai, j'aime beaucoup faire à manger et c'est des plats français, pas connus par leur "végétarianisme" donc ouais, en vrai c'est dur. Tu veux faire des trucs bons mais tu n'as aucune idée des recettes. Donc je me suis calmé, je n'achète plus de boeuf, de porc, etc mais encore une fois, c'est que je n'ai pas de thune donc ça aide. Mais j'achète du poulet qui est la viande qui a le moins d'impact carbone. Je ne suis pas parfait mais je me soigne.
J'ai mangé un burger avant qu'on se voit. Et il y avait du boeuf dedans...
Chez Macdo ?
Non, quand même pas. J'ai pris un bon burger avec du boeuf "gentil" et bien élevé avec amour et en plein air. Je ne sais plus ce qu'il y avait marqué sur le truc mais il y avait marqué qu'il était très content le boeuf d'avoir été élevé.
Il l'a dit ?
C'est ça ! Il a dit qu'il était très content d'être élevé...
... d'être tué et de finir en steak haché ?
Exactement et de finir en steak haché, "c'était mon plan de vie, j'étais heureux comme un fou".
C’est quoi tes objectifs totalement fous pour le futur ?
Le million ! Le million d'euros, les Bahamas... tout plaquer. Acheter un yacht. Un jet privé, une île.
Mais c'est pas du tout en adéquation avec Demain en Solutions ?!
Ouais mais d'ici là, j'aurais arrêté le média à ce moment là ! Je serai déjà riche ! (rires)
Non, en vrai, il y a plusieurs plans de vie :
– si le média marche bien, là, il y a des plans de vie à six mois où on aimerait bien être un média qui a de l'impact voir concrètement l'impact du travail qu'on fait sur les solutions dont on parle, ce qui n'est pas le cas pour l'instant.
– sinon, moi je sais que je travaillerais dans l'entrepreneuriat probablement toute ma vie et je kiffe faire ça et je suis plutôt bon là-dedans. Enfin, je kiffe faire ça, on verra pour la partie "plutôt bon".
Il y a le plan de vie un peu galère où je monte des boîtes à droite, à gauche, je continue le média et je vis de ma passion. Soit, je monte une ou deux boites qui marchent vraiment bien que je revends et avec lesquelles je fais beaucoup d'argent et après, j'aimerais beaucoup monter un fond d'investissement vert pour financer des entreprises ou des médias typiquement à fort impact écologique et social tout en travaillant de manière un peu moins vénère de ce que je fais aujourd'hui parce bon...
Tu travailles beaucoup donc ?
Plus que ce que j'aimerais, ouais. Je ne suis pas un travailleur de base, moi. J'aime bien profiter de la vie. Le travail et le sens, c'est important. C'est une question d'échelle : les amis c'est important, faire du sport c'est important... Et là, je n'arrive pas à tout caler en même temps.
Avoir une vie perso, construire quelque chose, fonder une famille aussi ?
Fonder une famille. Acheter un labrador et l'appeler Thierry. Un monospace. Avoir un enfant affreux. Tromper ma femme... le rêve, quoi. *ironique*
Selon toi et ton imagination débordante, quelle est l’invention qui peut révolutionner et sauver
la planète ?
Je ne suis pas sûr que je crois à un monde parfait grâce à la technologie mais la fusion nucléaire. Mais voilà, il y a du boulot. En vrai, une source quasi illimitée d'énergie propre, ça serait stylé.
@helloitsanha - Simon Da Costa "L'Avenir obsolescent"
Est-ce que dans l’écologie, le fact-checking est-il omniprésent ?
C'est un boulot de fou ! Et c'est un vrai enjeu. C'est très facile de dire de la merde et même si on a envie d'être objectifs sur les solutions qu'on montre, c'est super dur d'être nuancé. C'est pas parce que c'est une solution que c'est forcément LA solution et qu'il n'y a pas de problème dans la solution. Le solaire, c'est une solution mais le solaire actuellement, je ne suis pas sûr que ça soit une solution et ça mérite d'en parler, quoi !
Donc, c'est beaucoup de travail et ce sont des sujets qui sont compliqués. On n'est pas des scientifiques, on en chie. Mais on fait de notre mieux. Je pense qu'on dira de la merde et qu'on sera obligés de s'excuser. Mais c'est cool après d'avoir un média connu et d'avoir dans tes abonnés, dans tes followers, des gens qui sont renseignés. Tu dis de la merde, ils peuvent corriger. Et après, c'est de l'honnêteté intellectuelle d'être capable de dire :
"J'ai merdé, genre!"
... et d'enlever la vidéo. En vrai, on en parlait hier dans la conférence. Je ne suis pas journaliste, je n'ai pas la carte presse et je n'ai pas de formation de journaliste. Mais je crois profondément dans l'éthique journalistique. Et c'est un métier hyper essentiel, hyper important, qui mérite une éthique quasi irréprochable en fait. Sinon, c'est de la comm'. La frontière est fine.
Genre TPMP, je ne suis pas sûre que ça sensibilise les jeunes ou que ça les touche mais sur des mauvais sujets pas forcément écologiques ou éthiques ?
C'est vrai.
Comment refaire la définition de l’écologie sans paraître « boring » ou directement associée à Greta Thunberg, la petite militante écologiste suédoise qui a fait pas mal couler d’encre ?
Je ne suis pas un militantiste par nature, je pense que c'est nécessaire enfin c'est pas mon truc. Ça demande du courage en vrai, je respecte les gens qui vont jusqu'au bout. Au moins eux, ils parlent et font, donc c'est honnête. Mais l'écologie, pour moi, c'est juste une question d'intelligence humaine. Je pense que j'ai une version très égoïste de l'écologie.
Dans quel sens ?
Dans le sens où je ne le fais pas pour les bébés phoques en Antarctique, je le fais parce que si on ne le fait pas, notre civilisation va s'effondrer et que en tant qu'espèce. En vrai, moi, je le vois plus comme un défi d'espèce. Pas seulement pour les bébés phoques. Au pire, les bébés phoques bah il n'y en aura plus, certes, mais il y aura une autre espèce dans mille ans.
"Par contre si on fait vraiment de la merde,
il n'y aura plus d'humains."
Je pense que c'est une vision assez égoïste en tant que Nation. En vrai, je ne suis pas sûr qu'il y ait de définition de l'écologie.
Quel serait ton slogan qui ferait changer d’avis
une horde de néolibéralistes dans cette société de surconsommation ?
Soyez égoïstes, pensez à votre espèce. En vrai, ma vision de l'écologie, si t'es pas trop con, normalement c'est censé être que tu ne veux pas crever la barre sur laquelle tu es. On a un peu perdu ça de vue mais bon.
On est tous des putains de clichés en vrai. Il faut qu'on arrête aussi de se la jouer parce qu'on participe grandement à la destruction du monde en tant qu'individus.
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