@helloitsanha x Eikimoze ⚡️ |
Temps pluvieux mais cinéphiles heureux ou presque ! On pousse un petit coup de gueule par rapport à ce phénomène qui dépasse certains entendements et même éthiques. Rappelons-le, le Festival de Cannes est là pour faire rayonner en avant-première le cinéma mondial.
Bon, j'avoue que le Top de Topito regroupant les raisons pour arrêter d'aller au Festival de Cannes donne envie de ne plus ou jamais y aller. Mais quoi de beau que ce rendez-vous annuel sous les palmiers cannois pour profiter non pas de la plage Nespresso mais des salles obscures ? Beaucoup de choses dont les files d'attente interminables pour rester en bas des marches.
Les cinéphiles dont les festivaliers qui malgré leur accréditation orange se font recaler et les 3 jours à Cannes qui sont pourtant sur leur 31 mais qui brandissent une pancarte :
"Cherche Ticket pour CE film"
... grouillent à la sortie des salles de cinéma du Palais des Festivals pour espérer avoir au moins un billet d'entrée afin de monter les marches mais pour profiter à fond du moment et du film en question. Surtout quand il s'agit du dernier Wes Anderson, Asteroid City, qui malgré des critiques mitigées, a réussi à combler les coeurs des aficionados fans de ses couleurs, son univers décalé et son humour parfois potache. Quand on lit le synopsis et que certains screenshots fuitent 1 mois avant son avant-première, on ne peut que se précipiter dans les salles. Mais avant ça, il faut un le fameux golden ticket et ce, avant les Influenceurs.
Synopsis :
Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires.
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Quand les Influenceurs crament les billets à la Gainsbourg.
Et tout ça, sous les yeux effarés de ceux et celles qui se sont donnés du mal pour fabriquer cette pancarte, louer ou piquer un smooking et/ou une robe à des amis et qui se saignent pour avoir ne serait-ce qu'un brin de reconnaissance afin de profiter du festival.
Les Influenceurs viennent car généralement, ils sont invités par des marques : Nespresso, L'oréal et ainsi de suite. Quand on voit que TikTok est l'un des partenaires officiels du Festival, on se pose la question de la légitimité des techniciens et des cinéastes dans toute cette course effrénée aux likes et à la visibilité.
Non loin d'éloigner les Influenceurs, les Festivals de cinéma sont ouverts sur le monde et s'adaptent à la société moderne. Ce que l'on déplore, c'est cette quantité de personnes invités pour aller voir des films alors qu'ils ne font que la montée des marches pour les photos souvenirs prises par quelques paparazzis qui attendent bien souvent, non pas les Influenceurs, mais l'équipe du film en compétition.
TF1 Info |
Le cinéma fait vibrer, on a besoin de se déconnecter du monde actuel, même si le concept est de passer d'un écran rectangle à un grand écran mais cette fois-ci, plongé dans l'obscurité.
Cependant, les cinéphiles qui viennent parfois de loin, veulent totalement profiter de leur séjour qui coûte une blinde mais se font gruger par des Influenceurs qui ne connaissent pas le cinéma et certains n'en ont clairement rien à faire.
Mais d'autres créateurs de contenus qui des convicitons, sont victimes d'autres injustices : on repense à la polémique de l'influenceuse militante portant une robe aux couleurs de l'Ukraine qui s'est versée du sang lors de la montée des marches pour le film ACIDE et Léna Mahfouf, body-shamé, qui se fait critiquer sur les réseaux à cause de son physique, on se dit que le monde est devenu un peu fou et malheureusement, bien pire que la fiction.
Après tout, on parle ici de caméra et d'écran. L'un coûte une blinde et demande énormément de patience, de travail et parfois un long-métrage se résume à des années de frustrations. De l'autre, avec un smartphone où les pouces sont usés à force de scrolling intensif, la caméra implantée dans les iPhones est en permanence activée pour capturer la réalité et les moments de vie. On peut appeler ça du documentaire, pourquoi pas.
Ceci étant dit, même si l'injustice sociale et le facteur définissent pas mal de choses et finalement dessinent les traits d'une société qui court-circuite que l'on voit grâce aux voix et à la plume des cinéastes mais qui dans la vie hors écran, n'ont presque pas d'impact sur les inégalités et ceux qui veulent bénéficier de la culture et du divertissement.
Donc, un mot :
Laissez les cinéphiles
aller voir les films !
Tout simplement.
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