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Le réalisateur de Deep-End, le grand Jerzy Skolimowski, a reçu le Grand Prix du Jury ex-aequo lors du dernier Festival de Cannes. Il a voulu faire un grand hommage au film de Robert Bresson – Au Hasard Balthazar –, métrage qu'il l'a touché et questionné sur les conditions animales et le comportement des Hommes.
EO est un âne qui navigue de ville en ville, change de propriétaires dans le but de retrouver sa dresseuse lorsqu'il travaillait dans un cirque, et est la seule à lui donner de la tendresse et à la considérer comme un être humain à part entière et non comme un baudet matérialisé.
🎡Une satire de la condition animale et de la cruauté humaine.
La roue de la fortune ou de l'infortune tourne pour l'âne EO. Il vit dans un cirque ambulant où les conditions pour les animaux sont à la limite de l'exploitation et de l'indécence jusqu'au jour où un arrêt interdit ce commerce. L'âne est séparé de sa dresseuse qu'il apprécie tant. Il se retrouve seul avec les cheveux au comportement vaniteux que l'on chérit car ils incarnent la beauté et ont une réelle valeur ajoutée par rapport à lui, qui est petit et gris.
Rejeté tant par les humains et les animaux, il va pourtant dans une nouvelle famille où il retrouve ses confrères, d'autres ânes, mais perd l'appétit. Il se laisse mourir à petit feu jusqu'à ce que Cassandra, sa dresseuse, vient lui souhaiter son anniversaire puis repart dans la pénombre. EO s'enfuit pour la retrouver elle et l'intensité de ses caresses, plaisirs et douceurs qui tels un oasis dans un désert se font rares.
Son périple se traduit par des bonnes rencontres comme de très mauvaises qui se traduisent par la joie collective – notamment lors d'un match de foot et dans un bar PMU – ainsi que par la violence à savoir l'inceste, le cannibalisme et la mise à mort.
Que ce soit les animaux qui à l'instar de leurs maîtres se montrent hostiles envers leurs confrères ou les hommes qui quant eux sont bêtes à manger du foin, EO se noie parmi ce monde aux couleurs rouge vif mais n'en perd pas moins son innocence et sa gentillesse.
Skolimowski l'a clamé haut et fort lors de la remise de son prix. Il aimerait que ce film incite les humains à réfléchir sur comment ils traitent les animaux. Que ce soit en terme de consommation ou de violence gratuite dans le but de soit-disant satisfaire un plaisir masochiste.
On se souvient de l'homme qui tabasse un canard à coups de poing, de la maltraitance des chèvres frappées à coup de bâtons d'une marque de fromage et qui a donc été boycottée par la suite par des grands distributeurs alimentaires comme Carrefour ou des oies qui se font massacrer lors de la période festive de Noël.
L214 et le journaliste Hugo Clément mettent l'accent sur ces pratiques et sont engagés à lutter face à cette violence. Grâce au cinéma qui est un moyen de communication fort, mais qui malgré tout, perd de plus en plus ces lettres de Noblesse et se contredit dans ses pratiques événementielles (surconsommation et autres), il existe des films comme EO, qui dépeint ce Carnaval des animaux et où le héros vaut bien plus que les pingouins en costard et les louves vêtues de leur plus belle robe qui se pavanent mais qui ne comprennent pas le message sur-puissant de ce métrage magique et incroyable raconté à l'aide des dispositifs technologiques modernes et d'une mise en scène à couper le souffle.
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