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| @helloitsanha x Eikimoze ⚡️ |
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Plus que jamais, le cheval de course Mustang lancé à pleine vitesse par Deniz Gamze Ergüven fait écho à une actualité brûlante. La réélection d'Erdogan divise et la Turquie semble être blessée.
Même si la liberté d'expression qui déjà, des années auparavant, fait l'objet d'un déclenchement d'alarme, certaines voix se sont levées pour rompre le silence qui plane sur ce pays en pleine mutation.
La réalisatrice franco-turque – qui a peiné à avoir la nationalité française après 4 refus, ce qui prouve bien l'hostilité d'un système qui court-circuite – a fabriqué cette expérience cinématographique unique et qui pourtant avait une production désastreuse. Rien n'était gagné.
Ce film n’aurait pas vu le jour si Deniz n’avait pas cru en ce projet et, en franchissant les étapes au triple galop sur son cheval nommé Mustang, elle réussit son pari après des années de galère.
Même si ce fût une réelle course contre la montre pour que cette première pouliche sauvage naisse et parcourt la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes avant d’envahir les coeurs et de toucher la planète entière. Aujourd'hui, Mustang serait un drapeau que l'on devrait brandir pour rassurer un pays où la fracture est plus profonde qu'on ne le pense.
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Un Virgin Suicides turc acclamé par la presse française et internationale.
Souvent comparé à l’œuvre d’une certaine Sofia Coppola, ce « Virgin Suicides » turc offre un véritable souffle de liberté dans le cinéma et notamment lors du Festival de Cannes 2015. Brossant le portrait de 5 sœurs qui sont privées de liberté, vampirisées par leur oncle aux tendances malsaines et abusives, Deniz Gamze Ergüven expose le patriarcat et la Société dans laquelle une génération de femmes évolue au sein d’une Turquie de plus en plus controversée.
Ces jeunes filles voulant assumer les corps, les premiers amours et leurs désirs sont malheureusement interdites de vivre leur jeunesse à temps plein. La caméra de David Chizallet, le directeur de la photo, tangue vers l’inconnu et arbore ces jeunes corps recouverts d’un vêtement, imposé par leur famille, couleur « merde » comme dirait la cadette de la fratrie.
Prêtes à être mariées de force à des hommes de bonne famille, ces jeunes adolescentes plutôt rebelles vont devoir assumer le choix de leur oncle pour perpétuer ce rituel affligeant. En 2023, personne n'accepterait un tel châtiment et enfermement. La notion de liberté doit être revue et ce film qui date d'il y a presque 10 ans peut être le fervent message qui peut amener la paix et le consentement dans une patrie flirtant encore avec une misogynie latente.
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Une bouteille à la mer qui fait galoper le monde entier.
Abordé comme un conte, Mustang navigue entre le drame et la comédie. Sur un ton décalé et sur une bande son originale plutôt enivrante, la jeune Lalé se rebelle contre le système pour rejoindre Istanbul afin d’envisager une vie meilleure. Selon moi, élu par les coeurs battants, "meilleur premier film de 2015", Mustang fût une révélation et un choc émotionnel d’une pureté rare dans un cinéma français controversé à l’image qu’expose Deniz dans son film.
D’une part, Mustang, ce cheval fougueux, reflète cette Société en général, ses limites et ses stéréotypes qu’elle attribue aux femmes et d’autre part, ce film au lyrisme envoûtant propose une solution radicale : aller vers un autre Monde pour envisager le bonheur au sein de ce Monde difficile où la liberté d’expression, d’aimer reste incertain...
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Les fantômes du patriarcat moderne vu par une réalisatrice aux idées progressistes.
De plus, Deniz utilise ses plans pour montrer les magnifiques paysages du petit village de la Turquie qui s’étendent à perte vue. Elle expose ce paradoxe en filmant la maison aux barreaux dorés qui, petit à petit, se vide de sa substance pour laisser à un tableau morbide aux allures de cimetière où les fantômes de filles dansent et se lamentent en criant leur liberté avortée.
Pour conclure, Mustang est une révélation et donne naissance à un angle différent sur des sentiments et principes nobles : l’amour, la solidarité, l'inclusivité et la liberté en découvrant le certain regard d’une cinéaste engagée sur une société étrangère mais qui, de fait, ressemble de près comme de loin, à celle de la France.
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