@eikomania.me x Anha S.L |
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Vivre avec un.e cinéaste pourrait être le quotidien idéal. On parle de films, en passant de Tarantino à Lynch, on prend un vieux caméscope et on tourne un micro-court-métrage en mode Nouvelle Vague avant de le diffuser sur la télé cathodique datant du début des années 2000 de notre enfance ou sur Instagram, ce réseau social qui ressemble à une pellicule bien ficelée et paramétrée de notre téléphone personnel et qui brise sans aucune gêne, notre propre intimité.
Mais voilà, comme tout humain, les cinéastes ont leurs défauts, des habitudes qui peuvent irrités voire même fuir leur amoureux.se respectif.ve. Trop dans le rush de la compétition, trop de pression pour réaliser des films, trop d'incertitude concernant la transformation du scénario papier en "pognon". Toujours trop. Avec le.a cinéaste, c'est tout ou rien. Soit on vit pour le cinéma, soit on le quitte.
Il était donc judicieux et intéressant de dresser un petit guide de survie, si cela vous traverse l'esprit de vivre une idylle avec un.e cinéaste bien souvent dans sa bulle mais qui parfois, se retrouve à devoir jongler avec plusieurs casquettes. Allons-y :
1 – ☀️ Vous penserez, mangerez et rêverez de cinéma :
Être cinéphile, c'est super chouette. Quand on est une vidéothèque sur pattes, que l'on connaît par coeur la filmographie de Martin Scorsese et les métrages issus du dernier palmarès au Festival de Cannes, c'est hyper cool de se dire que l'on ne va pas manquer d'idées pour se faire des soirées films.
En revanche, c'est pesant de devoir entendre tout le temps la même chose, le même scénario et d'être le simple spectateur d'un film au lieu d'être le protagoniste qui traverse enfin l'écran pour vivre sa propre histoire. Alors, éteignez la télévision, cachez les DVDs, modifier le code Netflix et composez le scénario, loin des écrans, pour vivre quelque chose de réel car la fiction ne fait pas tout.
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Sûrement. Puis qu'en réalité, les amis imaginaires ne sont qu'imaginaires. Ce sont des hologrammes programmés par notre esprit qui s'évaporent une fois que l'on ferme les yeux. Mais avec les cinéastes, c'est plus complexe que ça : on mange à table avec des personnages. On suit des situations bien précises qui bien souvent marquent leur vie, leurs péripéties, leurs peines de coeur, leurs histoires plus intimes, plus charnelles. On mange ces personnages à toutes les sauces et quand vient le jour où l'un d'entre eux, apparaît pour de vrai, on se retrouve à déjeuner tous les midis avec l'acteur ou l'actrice en question qui prête ses traits à ce personnage de papier. Vraiment badant, parfois puisque l'on aimerait juste être seul.e avec notre amoureux.se. Prévoyez donc un menu XXL pour au moins 5 ans minimum car on ne sait jamais où se trouve la fin d'un film, en plus, cinq ans, c'est la moyenne pour faire un long-métrage.
3 – ⚡️Les crises artistiques doublées de doutes anxieux :
On le sait tous. Le métier, on l'a dans la peau. Mais les doutes aussi sont encrés en nous comme des hématomes. On se rappelle tous du documentaire réalisé par Liv Corfixen, la femme de Nicolas Winding Refn. Et on peut affirmer que de vivre avec un.e cinéaste perfectionniste, maniaque et parfois manquant un peu de confiance en elle/lui, ce n'est pas de tout repos. Les crises existentielles sont plus qu'omni-présentes. Dans un scénario, on met beaucoup de soi, de ses valeurs, de son vécu... Et quand on ne parvient pas à faire vivre le script ou que l'on a un imprévu sur le plateau, ce sont les proches qui trinquent. Préparez donc les balles anti-stress, le gilet par balles (pour les regards noirs qui fusillent l'objectif), la position PLS et des mots qui réconfortent et qui font sécher les larmes du "fucking-amazing-filmmaker".
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4 – 🎥Action ou pas, la fatigue d'un.e cinéaste bousille les histoires amoureuses :
Il est vrai qu'il existe un bon nombre de comédies romantiques ou de films un peu idylliques à la "Love Actually". De toute manière, dans son script/film, il y a soit une histoire d'amour, soit une histoire pseudo-érotique qui parfois frôle le côté provocateur non-justifié. Plus, on est dans la course, plus on est fatigués. Les nuits de 8 heures n'existent pas. Entre :
✏️ l'écriture
👁la pré-prod
🗯le casting
🎬le tournage (et ses aléas)
🎞la post-prod
🎶l'attente des sélections
🚀la promo
❤️🔥les chiffres au box-office
🎥et la tournée + pas mal d'interviews...
C'est un cercle infini de responsabilités et de préoccupations. Quand on fait des films, la fiction passe avant la vraie vie. Prenez-vous donc, un abonnement à des cinémas douteux qui diffusent des vieux films tendancieux datant des années 70 du côté de Pigalle ou alors, prenez juste votre mal en patience.
5 – 💖La devise "c'est mon dernier" n'existe finalement pas :
Après X années de sacrifices, d'attente, de patience recouvertes de critiques tapées à la va-vite sur allociné et de paillettes éphémères, on se dit toujours en tant que cinéaste "c'est mon last one". Sauf qu'en réalité, non. On ne va pas se faire prier quand au bout du fil, on nous annonce qu'on a le financement pour le prochain film.
X années, c'est long. C'est houleux, on connaît la douleur, les doutes qui parsèment notre oreiller, cette hantise de devenir has-been ou de pondre un scénario qui sent le réchauffé et justement de ne plus avoir assez d'argent pour s'acheter des plats tout préparés tellement que les fins de mois peuvent être difficiles quand on injecte toute sa passion. L'enivrement une fois dissipé, on recommence. Plus qu'une addiction, c'est une véritable fiction où l'on entraîne des proches dans nos délires futuristes d'apprenti-politiciens qui ne font que peindre une dystopie avec l'encre de lumière. Cette fois-ci, prévoyez 5 à 10 ans de votre vie.
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