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Eikomania

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Paris, France

Les Écoles de Cinéma sont-elles des usines à désillusions et forment-elles les futurs chômeurs 2.0 ?

@helloitsanha x eikimoze ⚡️

Les écoles de cinéma ! Ces laboratoires de l'illusion où des milliers de jeunes idéalistes viennent déposer leurs rêves en 16/9, leur passion pour le montage à 3h du mat’ et leur fascination pour la lumière naturelle d’Apichatpong Weerasethakul. Mais à l'heure où le marché de l'emploi dans l'audiovisuel ressemble davantage à une salle de montage vide qu'à un plateau de tournage animé, une question s’impose : ces écoles forment-elles les Spielberg de demain ou, plus prosaïquement, les chômeurs connectés d’aujourd’hui ?

Hollywood-sur-Seine ou mirage institutionnel ?

L'inscription dans une école de cinéma, c’est un peu comme acheter un ticket de loto avec un plan de carrière en tête. Les brochures promettent monts et merveilles : stages de rêve, réseaux étoffés et, bien sûr, la clé d’entrée dans les coulisses du 7ᵉ art. Mais derrière les slogans brillants se cache une réalité moins glamour : la file d'attente au Pôle Emploi.

Sur les 30 000 diplômés annuels de l’audiovisuel en France, combien décrochent réellement un poste stable ? Peu, selon les chiffres flous des syndicats du secteur. La concurrence est féroce, et dans ce casting grandeur nature, rares sont ceux qui obtiennent le rôle principal. Les autres ? Ils deviennent des experts en petits boulots, jonglant entre jobs alimentaires et projets autofinancés tournés avec trois bouts de ficelle.

Des tarifs à faire pleurer un comptable

Côté finances, les écoles de cinéma rivalisent avec les productions hollywoodiennes. Comptez entre 8 000 et 15 000 euros par an dans les établissements privés. Un coût exorbitant, surtout si l'on considère que le retour sur investissement frôle souvent le zéro absolu. "Mais c’est une passion !", s’écrient les étudiants. Certes. Une passion qui, au bout de trois ans, laisse beaucoup de diplômés avec un portefeuille aussi vide que leur agenda.

Les écoles publiques, comme la Fémis, offrent une alternative plus accessible, mais avec un taux d'admission qui ferait pâlir d'envie les polytechniciens. Résultat : une armée de recalés qui se rabattent sur le privé, séduits par les promesses marketing et le doux rêve de Cannes et de son festival qui regorge de chiots libidineux.

Le numérique, ce vieil écran de fumée

Pour couronner le tout, l'industrie elle-même est en pleine mutation. Entre l'IA qui s'invite au montage, les algorithmes qui dictent les scénarios et les plateformes de streaming qui produisent à la chaîne, le secteur évolue à une vitesse lumière. Les écoles, souvent engluées dans des méthodes obsolètes, peinent à suivre le rythme. Résultat : des jeunes diplômés formés à un monde qui n’existe déjà plus.

Certes, il y a toujours des success stories à brandir lors des journées portes ouvertes. Untel a monté une web-série à succès, un autre a intégré une boîte de production reconnue. Mais pour un succès éclatant, combien d'échecs silencieux ?

Clap final : un rêve, mais à quel prix ?

Le cinéma, c’est avant tout une affaire de passion et de résilience. Mais est-il nécessaire de s’endetter jusqu’au cou pour le découvrir ? Les autodidactes pullulent, armés de caméras accessibles et de tutos YouTube. Dans ce contexte, la pertinence des écoles de cinéma est de plus en plus remise en question. Investir dans une formation, oui, mais avec lucidité et en diversifiant ses compétences. Parce qu’à défaut d’être le prochain Tarantino, mieux vaut avoir un plan B – ou au moins savoir tourner son CV en PDF. 

 Alors, réservoir à désillusions ou passage obligé ? La réponse dépend de celui qui tient la caméra. Mais une chose est sûre : les écoles de cinéma vendent du rêve… et la facture qui va avec. Clap de fin ? Pas encore, mais prudence sur le scénario.


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